Interdit

L’interdit, qui pèse ou que je laisse peser sur les mots, de les laisser exprimer, de ne pas signifier à l’instant où je les écris ce qui a été ressenti certes, mais ensuite construit, cet interdit, dont parler pourrait être un paradoxe, est autant une liberté qu’un poids.

 

Construire est un exercice de liberté, celui du choix, celui des règles qui rendent un jeu possible par sa constitution en lieu d’échange. Le poids est celui de ce qui affleure, dont si peu paraît qu’il ne puisse être saisi tout entier et restitué morceaux par morceaux.

 

L’incapacité prend prétexte de l’impossibilité, alors que les deux sont la même face dont l’opposé est la tentative, l’échec avoué, mais lumineux. Cette distinction elle-même est trompeuse car ces mots logiques aspirent à dire plus qu’eux-mêmes.

 

A propos des prémisses, je parle et je propose une exaltation ou peut-être une lassitude. Quoi que soit cette engeance elle veut croître et craindre.

L’aspect rugueux se laisse traverser non par le courage, mais par l’oubli. Autant de fois que nécessaire est fait le signe et frappé le sceau, dans la douleur et l’ébriété encore tout juste consciente d’elle-même.

 

La peur agit sur l’ordre, mais dressée court vite après la proie. Je crie à peu près droit dans un mur, perte des arpents pris aux tanneurs. Et je sens le bois ciré qui tire au plus proche ce qui fait croire.