Tâtons
La mer est massive, sombre de son bleu profond et claire de la lumière prise au jour finissant.
Chaque repli offre une ombre et une nuance qui toutes diffèrent. Ils sont causés par l’effet d’un mouvement cohérent, mais dont la compréhension complète est inaccessible ; une impression entière où trop est à recevoir qui pourrait être le refus des forces manifestes.
Tout est ressenti, mais ne peut être dit.
Je ne peux que taire l’évidence.
Mais dire est aussi vivre.
On peut donc répéter l’impuissance comme succession des heures et approcher à grand bruit le silence ; une présence en creux.
La douce et acide insatisfaction d’échouer à chaque essai procure la satiété des instants.
Ecrire est une essentielle futilité.
Paradoxe performatif.
Ne pouvoir parler et ne pouvoir se taire.