Assemblage
Quelques gestes esquissés du bout des doigts trempés dans le café sont un petit plaisir inutile. La sensation chaude et humide de mouvements impropres se prolonge dans les lignes apparues sur le papier. Je vois les traits. Peut-être sont-ils ce qui relie, ce qui charpente l’espace ou l’esprit pris dans ces taches ou peut-être n’ont-elles aucune raison d’être autre que cette impulsion. La rectitude se fait souvent passer pour une marque de cohérence ; elle n’est qu’un chemin d’un point à un autre. Je regarde ce qui s’offre. Une structure végétale organisée, tentante par les ombres qu’elle emprisonne et qu’il est possible de retrouver dans quelques traces faites au crayon. J’accumule et j’observe. Aucun désir de possession, la simple curiosité d’une apparition.