Tige
La tige est une fragile
épreuve droite et prude.
Elle prend appui sur le peu d’air pris dans ses cils
fins qui subjuguent car la vue à peine les
pénètre et pourtant les traverse
comme un rien qui serait déjà un
mouvement.
Elancés, centrifuges, ils forment
l’épi sans consistance autre qu’un
frémissement,
échine souple d’un poisson sans
chair, mage dressé sans gêne et sans
apprêt.
Au creux du jour, la tige parle d’une voix sèche et
pourtant suave, susurrant six
couplets le temps que la terre
l’étreigne et brouille l’espoir que
suffise le vent.
Je reste auprès et prie pour
elle.