Ecorce

Écorce si proche d’écorche, parenté cutanée impropre car l’arbre, fiché dans un socle bourbeux duquel il tire l’eau des pluies à tous bienfaisante, n’a pas l’échine souple pour promettre au prochain la luxure, ni la sudation dont la somme odorante mesure l’effort fait pour mener à bien l’acte répété d’un labeur utile ou d’un loisir exténuant.

 

Écorce dure comme la couche épaisse et protectrice composée d’une matière ligneuse et tannique, mais dont l’esprit pourrait penser qu’elle prétend à flotter sur tout liquide dont la densité n’excède pas la sienne, et ainsi s’échapper d’un rôle convenu et contraint que nul ne lui conteste ; dure comme le temps qui voit l’être qu’elle habille croître lentement au rythme des changements que connaît le climat sous l’effet de la rotation de l’astre qui nous abrite autour de celui qui nous éclaire et qui se manifeste par des changements aussi bien de température et de luminosité que d’humeur, sensibles que nous sommes à l’ambiance propre à chaque saison.

 

Écorce qu’on embrasse du regard et des membres comme horizon immédiat et possibilité offerte d’une étreinte et d’un accord avec une idée particulière et sans doute animiste de la nature comme ascendant et comme giron plus que comme habitat.

 

Les mots prélèvent, prolongent et retranchent.