Arbre
L’arbre jaillit du sol,
rejeton d’un humus aride et pourtant vivace
se nourrissant d’une vie de décomposition.
Ancré dans le socle tenace et ferme sous les pieds qui l’arpentent,
il est droit
et la vue le poursuit et passant le distord,
accrochée par l’écorce et le désir de l’accompagner
dans l’élan retenu l’arrachant à l’épais et compact silence piétiné.
Encore il est là, plus âgé qu’un homme.
Et son tronc traîne dans un espace accordé par nul autre que lui-même.
Sans soupir l’air l’enlace et l’affronte
plus vague et plus désinvolte.
La parade est franche et ne laisse que peu d’autre sommeil.
Insensé d’apprendre prou d’après sa naissance,
il somnole au centre d’une attention portée par ce qui marche ou vole.
Demain n’est pas différent et n’affecte que ce qu’il donne à voir,
coffre et cylindre d’un serment impensé.
Je prends part au cercle.
Je promets de voir et d’entendre,
inconscient d’un savoir dont seule la sève promet un sursis.
Lève une fois les yeux.