Echappe

Tout est là et tout s’échappe.

 

Rien ne peut être ôté car autour est entier.

L’idée d’un seul élément distinct est une construction falsifiée promise à l’utilité. Les catégories font fonction.

Apposer aide à supporter.

Chaque aiguille de pin est nécessaire, mais la nécessité elle-même est fabriquée, façonnée à partir d’un désir d’une origine.

La présence est sans finalité et l’existence sans définition ni contraire.

Tout est là…

 

Et tout s’échappe,

glisse entre les doigts ; même l’air n’accroche pas les doigts. Le sable, lui, nous marque, tandis que l’état des choses est intangible. 

La conscience court sans cesse après ce qui la précède.

Le décor semble solide qui supporte la pièce que nous écrivons, pour nous-mêmes, et il s’efface le rideau levé.

Le souffle passe et chaque expiration balaye les feuilles, la fumée et l’enfant.

La neige n’est pas seul à fondre et l’estran dit la mer partie. Le soleil ne se couche pas, mais rend l’âme.

Ce n’est pas tant le temps qui fuit que le flot qui se refuse.

 

J’étreins sans saisir.