Bribes

Les bribes périclitent et abrègent l’idée qu’un reste demeure par-delà le déclin. Elles ne font plus acte de présence, passives dans le flottement d’une course molle au-delà de l’abri. Elles ne sont presque plus rien et presque ne contient déjà plus ce qu’il laissait entrevoir.

Non plus qu’un résidu n’est un nombre premier.

Ce ne sont que témoins muets qui n’ont rien pu voir.

Les lambeaux couvrent à peine la nudité vide d’une quelconque réalité, prise et conservée dans l’oubli. A peine ont-ils encore la trace d’un vœu ou d’un désir, intentions qui recouvrent l’apparence prise par l’espoir d’être là.

 

Je reste au bord, observateur inconscient.

 

La plaine est loin que le ciel agrandit.

 

Je pleure non plus la perte, mais le gain.

Ces quelques débris offerts sans bonté que dilapident chaque jour et chaque éveil.

 

J’approche et ne me tiens pas plus près.