La route, la nuit

Je roule et ne vois que la route éclairée la nuit par les phares.

 

Elle est une percée en clair obscur,

             un pan d'asphalte toujours présent, accompagné du peu d'herbe qui la borde,

             un lieu qui seul n'est nulle part.

 

Elle paraît toujour semblable, illuminée comme pour ne pas le perdre. Le regard ne peut aller que là à part les quelques lueurs isolées dans l'obscurité qui forment non pas des îlots, mais des feux follets dont l'existence est en doute. Ailleurs existe à peine, immobile et envahissant, en lutte avec le faisceau des phares.

 

Elle offre le plaisir d'un lieu restreint et protecteur,

                la familiarité du bitume et des traits blancs,

                l'idée perdue d'une arrivée car ici et maintenant sont un accueil.