Peur

Assise sur des pierres, la parole empesée par la peur.

Elle lutte contre le vent et contre la lumière

que les feuilles prennent et rendent fragmentée,

disposée par morceaux dans un espace construit par l’attention ou par l’habitude.


La peur n’est pas tant celle de la disparition

que celle du désir vide.


L’envie marmonnante dont l’objet reste inanimé.

L’assouvissement infructueux rejette l’attente de l’instant à venir.

Et le présent ne s’habite plus, dénué d’assises ou d’accroches.