Contraste

Le contraste n’est pas l’opposition d’un principe à un autre. Il est ce qui souligne une alliance et fonde une unité.

Les immeubles sévères et fonctionnels d’une station balnéaire abandonnée par l’hiver laissent un sentiment mitigé de gâchis et d’une harmonie liée à la nostalgie qui en émane. Ils portent un peu la mer et la possibilité d’y accéder. Ils font sourire dans leur tentative dérisoire d’héberger le plaisir, cages saisonnières d’aspirations aux grands espaces.

Le flot chaotique, la brume sale, la tache laissée par ce qu’on a voulu effacer ne se confronte pas aux constructions. Les deux s’assemblent. L’abstraction inerte et sans but recouvre et laisse apparaître non plus ce qui a été bâti à des fins utiles, mais un volume et une idée. La salissure ne brouille pas, mais se mêle au tranchant propre de la perspective.

Les lignes mènent dans la même direction.

Le flux nourrit l’espace laissé vide.

L’un n’existe plus sans l’autre.

Et le possible prospère.