Causse

Comme toujours sous le soleil,

le Causse se tait.

Etendue d’austérité et de retenue, il édicte l’attente,

celle non d’un événement proche, mais d’un présent lointain.

Rien n’y bouge, à peine un ou deux pas,

trahis par l’absence sèche.

La roche grise écorche,

volupté aride épelée par le dédain.

De plates collines tachetées d’épines méprisent un ciel vide.

A peine d’herbe, rase et revêche, en ronge les contours.

Rien n’est donné et pourtant prendre est possible.

La leçon des choses est tue,

et pourtant sue par les yeux qui pèsent l’allure et les formes.

Elle porte sur notre abandon face au dû

et sur l’oubli caché là.

Jamais est possible ici que le temps néglige

figé dans la pierre et l’écorce.

L’asphodèle ignore hier et demain.