Automne
L’automne est une intimité impossible aux couleurs
laissant paraître au travers des jours
l’absence qui s’étend et se dresse
entre l’appel et l’objet.
J’aspire un vide gris entre les branches
qui enivre sans éclat
et s’éloigne toujours plus proche.
J’attends une parole qui livrerait l’autour,
annonce d’une raison d’être,
aumône faite au froid par ce qui n’est déjà plus pareil,
égarée par l’entente du ciel et des sons assourdis.
Une nudité doucement acquise ne dévoile rien de plus
qu’un cri d’oiseau.
Le sommeil à venir enveloppe l’espace et l’acuité donne matière au temps.
Un souffle affaibli semble animer la terre
étouffée et humide.
C’est l’esprit tout entier qu’on dépouille
dans une ardeur orange et rouge,
éprise d’un présent qui la quitte.