Archibald - membres

Les membres du collectif Archibald sont :

// Fernand Raveneau

"Les circonstances m’ont rendu propriétaire d’une vieille et vaste maison familiale. Mais est-il réellement possible de posséder plus de trois siècles d’histoires, de vies qui s’y sont déroulées et d’actes qui s’y sont produits ?
Plutôt qu’à la propriété, j’ai donc décidé de m’attacher aux propriétés.

D’une part les propriétés physiques et visuelles que je cherche à appréhender par une observation qui suit la plupart du temps une inspiration scientifique. La photo, par comparaison au dessin ou à l’écriture, me semble en effet induire une relation à l’objet à la fois plus physique, car l’image est issue de la lumière émanant de ce qui est saisi, et plus détachée, car la prise de vue intervient comme le prélèvement d’une partie d’un ensemble.

D’autre part les propriétés mentales à la fois induites par ce qui est distingué et par le fait même de distinguer. A travers l’agencement des surfaces noires et blanches, ce sont des dispositions d’idées qui sont évoquées. Les effets que peuvent subir les photos n’ont pas pour but un impressionnisme ou un expressionisme, mais la seule transcription d’un instant.

Ces propriétés se rejoignent dans chaque série et chaque image. Les fenêtres ou miroirs, fréquents dans cet ensemble, sont ainsi autant ouverts sur l’extérieur que sur l’intérieur.

Cette démarche ne vise pas à expliquer, ni même à suggérer, simplement à proposer. Elle souhaite dépasser une situation particulière, un lieu particulier ou l’expression d’une intimité, pour s’étendre à notre manière d’être en relation et en réflexion avec ce qui nous environne. Et ainsi mesurer la distance qui s’établit entre ce que nous habitons et ce qui nous habite."

Expositions : Matériaux à l'Espace Saint Laurent, Verneuil d'Avre et d'Iton, 2021
                       Salon d'Automne, Paris, 2021
                       Festival Présence(s) Photographie, Montélimar, 2023
Publication dans la revue Aeonian Magazine


// Arescourt

Arescourt produit un essai de poésie visuelle et expansive. Chaque conjonction de texte et d’image cherche à enregistrer l’expression ponctuelle d’un agencement particulier de traits, de sensations, de mots, de couleurs…, pour le déployer, par l’utilisation de hashtags et d’abonnements à des comptes utilisant les mêmes balises, en renvoyant aux innombrables usages des mêmes mots. Le travail procède d’une articulation des mouvements de la volonté et de l’inconscient ; non pas écriture automatique ou procédure formaliste, mais dialogue entre l’impulsion et la direction, dans une association des idées, sons et images, chacun de ces éléments à égalité avec les autres.

Exposition : Festival international d'art contemporain de Carpentras, 2019
Publication dans les revues : Lichen, Fepemo, Revue Méninge, Encre[s] en collaboration avec Anaïs Bon, Hurle-vent


// Jeanne de Polimanie

"Parisienne d’origine, je vis aujourd’hui entre la France et Montréal. J’ai étudié la philosophie et l’histoire de l’art avant de me tourner vers les arts plastiques que j’ai rencontrés en particulier à travers la calligraphie durant un séjour de deux ans en Chine.

La vie m’apparaît principalement sous la forme du décalage, un décalage entre ce qui nous est proposé et ce qui est ressenti, entre l’image et l’expression, entre ma position et ma nature. Je tente donc, dans ma pratique artistique, de matérialiser ce sentiment d’écart en cernant ce qui rend différents les objets de leur image.

J’utilise pour cela les mots, les objets, les phénomènes, les mythes à la fois dans la crudité de ce qu’ils sont et dans les possibilités qu’ils offrent de détournements. A partir d’accointances visuelles ou sémantiques, je les transforme en suggestions d’appréhensions décalées en sondant tout particulièrement ce que la spiritualité a de matériel et ce que le matériel a de transcendant. Je mets ainsi en regard des œuvres s’appuyant sur les croyances anciennes ou modernes et d’autres explorant les propriétés physiques de la matière. Je ne m’intéresse à travers eux non pas au rapport à la vérité, mais au consentement auquel ils font appel.

Cette transcription des aspects à la fois instantanés, éphémères et atemporels qui se jouent dans la spiritualité, dans l’existence matérielle et dans la signification se veut distanciée et légère dans la forme, préférant le clin d’œil au doigt pointé.

Pour ces divagations parmi les signes, j’utilise pour matériaux des objets et des mots, plus découverts que trouvés. Ils ne sont pas rendus intéressants tant par le hasard qui les a disposés à un instant dans une situation de confrontation que par leur aptitude à être dévêtus de leur signification habituelle pour se voir affublés de nouveaux habits. Les mots ajoutés aux images, plus qu’un titre, sont une partie de l’assemblage en ce qu’ils situent une image et en ce qu’ils se mêlent aux mots qu’elle-même porte pour lui conférer une autre dimension.

Malgré leur aspect matériel (sculptures, collages, assemblages), ces jeux de distorsion procèdent avant tout par gestes ; des gestes qui, comme dans la calligraphie chinoise, se découvrent dans ce qu’ils créent. Ils ne sont pas destinés à produire de nouveaux objets, mais à laisser une trace fugace qui ne devra son éventuelle survie qu’à une incertaine permanence dématérialisée. Ces œuvres n’ont donc d’existence qu’en tant qu’images qui prennent tout leur sens dans la présence sur le web et en particulier sur les réseaux sociaux, lieux de l’éphémère et du superficiel, mais aussi de la continuité et de l’agglomération.

A peine réalisées elles sont déjà abandonnées, car chaque image n’existe que le temps d’un mouvement et celui d’un regard."

Publications dans le revue Encre[s] et L'Ampoule


// Trace

Trace porte à la fois un impératif d’action et l’idée qu’un dessin ou une œuvre graphique parle plus souvent de ce qui est absent, et n’a laissé qu’un vestige, que de ce qui est montré. Il fait l’expérience des capacités que peuvent avoir les images de matérialiser les aspérités auxquelles s’accroche la conscience pour constater l’évidence.
Les textes accompagnant les images ne sont pas leurs explications, mais un jeu de miroirs des impuissances de ces deux modes d'expression.

Publications dans les revues Encre[s], En transit (en collaboration avec Anaïs Bon), Aeonian Magazine


// Alphonse Corneboeuf

La profusion de styles et d’images, et l'absence de visée esthétique, qui caractérise Alphonse Corneboeuf cherche à exprimer autant la banalité de la nudité exposée, esthétisée ou exhibée sur le web que l'affirmation de soi qui se manifeste dans l'exposition de soi.
Une part importante des modèles sont ainsi soit des personnes publiant des photos dénudées sur leurs comptes Instagram, soit ayant accepté de poser, par image interposée ou en présence, dans un rapport qui exclut difficilement la crudité, mais joue à la fois de la sincérité, de la fierté et de la séduction. Chaque dessin tente de s’adapter au modèle, lui témoignant ainsi une attention particulière, au delà d'une idéalisation académique. Une forme de fidélité à ce que ne veulent pas être les corps.

Exposition : Erotic Art Exhibition, Londres, 2019


// Anne Bois

Anne est une charnière d'Archibald. Son compte sert de pivot qui référence et reprend régulièrement les productions des autres comptes. Elle découvre beaucoup et fait partager, et reprend parfois à son compte nos propres découvertes. Anne produit également des illustrations issues de ses rencontres, de ses idées et de ses lectures.  Elle oscille entre dessins pour enfants, jeux de mots et d'images et réflexions sur le portrait et sur la réalité présente ou virtuelle.

Publication dans la Revue Méninge
Illustrations pour un livre d'ironèmes avec Etienne Candel en préparation