Accroche

Le soleil, dont la fin commence, s’accroche aux corniches et aux cheminées, inscrivant dans la clarté bleue descendant du ciel entre les façades une autre lumière plus crue et plus éphémère, non comme le reste encore persistant d’une journée, mais comme un don d’ailleurs dont il faut se saisir dans une urgence sereine.
Ce jeu ne semble pas devoir durer, mais pourtant offre une sensation de permanence, une inscription gravée dans la masse que constitue la mémoire et que chaque soir ainsi éclairé ranime. Le regard ne s’en saisit que par une attention portée à ce qui surplombe les gestes dictés par la nécessité. Un détachement l’a rendu possible qu’elle alimente en retour d’un soulagement et de l’espoir léger que le temps conserve en lui une chose essentielle et qui ne peut être formulée autrement que par ellipse, aussi peu visible que la pleine lumière que nous ne percevons que par ce que nous retourne les objets qu’elle frappe.
 
En levant les yeux une joie naît et s’échappe.