Abattu
Au détour de l’allée, je découvre Le vent l’a arraché,
le hêtre abattu sur le mur. Le vent sans doute car il
a été violent qui a eu raison de son était déjà fragilisé.
âge et de sa santé. Certains débris Je suis découragé
laissent en effet penser qu’il était par le travail à venir
en partie déjà mort, atteint par la ou plutôt par la tristesse
corrosion de tout corps organique. Personne n’est responsable,
Ce spectacle est à la fois une mais je dois réparer.
désolation et un fait. Le fatalisme Le haut du mur est ébréché
d’un événement que nul n’a voulu, Il faut d’abord dégager
dû simplement à la nature indifférente l’arbre avant de
l’emporte sur la tristesse ressentie pouvoir le consolider.
face a ce qui a été altéré. Le mur a Je suis tenté de laisser ainsi.
été atteint, des silex gisant au sol Une affaire de
parmi les branchages. L’ensemble plus à mener
laisse un sentiment de chaos, d’un qui attendra.
ordre à rétablir, bien que demeure L’enchevêtrement
l’envie de laisser faire le temps, non des branches va rendre
par paresse, mais par respect pour le travail compliqué.
l’expression des choses. Les La tronçonneuse
branches entremêlées forment une est nécessaire.
matrice vivante et morte, déchue du Le hêtre fournira du bois
ciel au sol. La fin d’un arbre. pour l’hiver prochain.